MOMMY

Quand j’ai entendu parlé du film de Xavier Dolan, je n’étais pas préparé à ce qui allais m’arriver. Je n’ai pourtant vu aucun de ses précédents films, tous introduits au Festival de Cannes. Pourtant, j’ai décidé de me rendre à l’avant première où Dolan, accompagné de ses acteurs, Anne Dorval et Antoine-Olivier Pilon présentaient le film. Deux heures et demi plus tard, mes larmes coulaient sur mon visage. Comme je le disais, je n’étais pas préparé.

Il est rare d’avoir un film de cette intensité de nos jours. Non seulement grâce au scénario mais également par les prestations incroyables des acteurs, ils donnent le meilleur d’eux même. Trois personnages, trois personnalités, trois bombes à retardement. Au début du film, il semble que la dynamique principale se tiendra sur la relation mère-fils entre Diane et Steve. Or plus le film se développe et donc plus la relation s’approfondi, plus le troisième personnage, Kayla (Suzanne Clément) intègre le cercle. D’un duo vers un trio, ces trois personnes tiennent le admirablement bien le film. Ce sont trois caractères indépendants qui arrivent à se compléter.

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Aux cotés de ses brillants acteurs, Mommy tire tout son potentiel d’une bande originale tout aussi symbolique que les images. Dolan a choisit chaque musique lui même et le résultat est à couper le souffle. Chacune à un rôle à jouer. Pour vous donner un exemple, il ne place pas du Céline Dion par envie. Au début cela semble drôle, mais grâce aux images, le rendu est tout autre. Ils les choisit parce qu’elles lui parlent, il voit leur potentiel pour son film. Comme il a pu le dire dans une interview, ces chansons l’inspirent. La plus parlante reste la scène emportée par la mélodie Experience composée par Ludovico Einaudi. Cette séquence est émotionnellement la plus forte expérience à laquelle j’ai pu assisté pendant une séance de cinéma. J’étais littéralement transporté hors de toute réalité et ma tête fut submergée.

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Par conséquent, Mommy n’apparaît pas comme un drame ou une comédie. C’est plus complexe que ça. Dolan accomplit son but en délivrant à son public un film auquel nous pouvons nous nous retrouver. Le bonheur le plus pur partagé avec ceux qu’on aime, les épreuves que nous traversons. De la joie éprouvé en voyant ces personnages heureux, les voir rire ensemble jusqu’aux instants où tout s’écroule. Grâce à la dualité de ces émotions, Xavier Dolan parvient à capturer notre attention sans nous lâcher en chemin.

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Le format inhabituel du film nous permet ne nous concentrer sur ce qu’il se passe vraiment à l’image. Nous ne sommes pas distraits par des éléments futiles et non nécessaires à l’intrigue. C’est un procédé très intime dans lequel le spectateur sent une plus grande proximité avec les personnages. On s’autorise à s’y attacher. C’est par cela que Mommy peut être considérer une expérience unique et complète, ce que le cinéma peut nous offrir de mieux.

Sans vous spoiler la fin du film, Xavier Dolan parvient à cloturer son film à son apothéose, sur une musique aussi puissante que légitime. On peut y voir un clin d’œil au final de Thelma et Louise de Ridley Scott en 1991. Malgré les trente ans qui les séparent, ces deux films ont réussis à caler le dernier plan sur une note à la hauteur du film qui vient d’être réalisé. Laissez vous donc transporter dans une histoire incroyablement réussie tant bien dans le fond que sur la forme.

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